Réunion et déjeuner de famille : même combat ?

Nous entendons parler de plus en plus d’holacratie, ce système d’organisation de la gouvernance fondé sur l’intelligence collective. Un de mes clients me disait à juste titre qu’on ne peut plus faire travailler les gens comme on le faisait il y a encore peu. Associer les collaborateurs à la vie de l’entreprise, en les impliquant et les responsabilisant est plus que nécessaire, ne serait ce que pour donner du sens à ce qu’ils font.

La net économie à ce sujet a probablement donné l’impulsion, n’en doutons pas.

Nous sommes donc passés, fort heureusement, d’un système patriarcal et descendant à un management participatif et maintenant coopératif.

Que les salariés soient partie prenante de la vie de l’entreprise est fort séduisant. Mais cette façon de fonctionner réclame parmi les nombreux pré- requis la nécessité d’accepter l’avis et le regard des autres, de les mettre sur la table puis de débattre.

Bien sûr, débattre nous le faisons sans cesse, au travail comme à la ville, notamment avec nos proches ne serait ce que pour choisir un lieu de vacances ou l’école des enfants.

Au travail, on débat au bureau, au téléphone, à la machine à café et évidemment en réunion. Ah ces réunions, quelle folie, j’ose le dire.

Objectivement je l’entends sans cesse, les salariés se plaignent du nombre croissant de réunion, qui leur laisse de moins en moins de temps pour « faire leur travail »

S’ils l’expriment, c’est fait timidement, à fleuret moucheté pourrait-on dire, trop anxieux à l’idée de se faire taxer de non corporate ou d’individualiste.

La plupart des cadres passent d’une réunion à l’autre, le smartphone dans une main, le PC dans l’autre, comme cette jeune femme, qui me dit en réponse à ma demande de choisir entre la réunion et répondre au téléphone : « j’ai des urgences au siège, je ne peux pas faire autrement » Que faites-vous ici si vous avez des urgences ? lui répondis je. Sur ce je l’ai poliment invité à quitter la réunion, ce qu’elle a fait ! Probablement libérée d’un poids !

Car le poids est réel, les cadres m’en font si souvent la remarque. Ils se sentent pris en otage entre des réunions sans objectif et contenu clair et le travail à réaliser pour lequel ils sont payés

Un sondage d’opinion Way révèle que seulement 52 % des réunions sont considérées comme productives, 26 % des sondés estiment leur présence inutile

Les salariés passent en moyenne 3 semaines par an en réunion, un temps doublé pour les cadres, et représente sur une carrière quelque chose comme 16 années entières en réunions professionnelles

Quels sont alors les écueils d’une bonne réunion ?

La durée, la plupart du temps bien trop longue ; le nombre de participants souvent trop élevé, car pas nécessairement concerné par le sujet ; le sujet insuffisamment clair car sans objectif précis ; l’objectif de réunion souvent confondu avec une séquence de management ; sans compter l’absence d’animateur capable de rendre efficace et productif ce moment de rencontre incontournable !

Le partage d’agenda est aussi une des raisons de cette surenchère. C’est ainsi que mon interlocuteur d’un jour, en cherchant à trouver une date de rencontre, répertoria les multiples réunions dans lesquelles on l’avait inscrit, sans connaître réellement l’objet et l’utilité de sa présence

Dépité il me dit : « en même temps si je refuse je montre du désintérêt, et si j’y vais-je suis désintéressé puisque peu concerné par le sujet »

Il est donc urgent de prendre de bonnes résolutions.

Car Au final ces réunions confinent au jeu de dupe, reproduisant parfois le même schéma que les déjeuners familiaux avec frères, oncles, tantes : on sait d’avance comment les choses vont se passer, qui va acquiescer, râler, charmer ….

Ceci posé, la nécessité de se réunir n’est pas en jeu, ce qui l’est c’est plutôt :

Tranche-t-on dans ces réunions ? Et pour aller plus loin à quoi servent-elles ? Et comment les rendre efficientes ?

Nous avons les réponses à ces questions, vous les connaissez, mais appliquez-les-vous ? Et pourquoi ne le faites-vous pas ?

Probablement parce que comme pour quantité d’autres choses, il nous faut un électrochoc pour changer et faire différemment ! Et quelqu’un dans l’entreprise, à priori le boss, pour dire stop à cette surenchère.

Alors merci à vous tous de témoigner sur ce sujet, et notamment ceux qui dans leur entreprise en ont revu le fonctionnement.

La prochaine vidéo décrira le bon fonctionnement d’une réunion, la suivante sera consacrée à l’art de débattre, dont les règles doivent être respectées systématiquement.

Vous trouverez cette vidéo sur le site mc2f.fr, son contenu sur le blog mc2f et merci de la faire partager autour de vous.

Portez- vous bien.

Voir la vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=vkSs4F4pMNw&t=3s